Lorient-56 SBFM. La pression monte

Publié le par sphab/cgt & associés

Lorient-56

SBFM. La pression monte

Voie ferrée bloquée, cité de la voile taggée. Les fondeurs de laSBFM ont multiplié les actions, hier, pour faire entendre leur colère et leur détermination. La situation est de plus en plus tendue avant la table ronde de vendredi à la préfecture.


SBFM. La pression monte.

Après avoir pris pour cible en fin de matinée l'hôtel de ville, les fondeurs ont lancé des oeufs et taggé la Cité de la voile.A travers cette action, ils voulaient interpeller les élus et dénoncer leur silence.

 

Chaque jour apporte de nouvelles actions. «C'est le même rythme depuis plus d'une semaine. Une le matin, une l'après-midi. Elles sont décidées en assemblée générale», confie un représentant syndical. À la SBFM la machine de la colère est très bien huilée. Mais elle risque tout de même la surchauffe. Plus la date fatidique du 30 juin (1) se rapproche, plus la pression monte. «Malheureusement en France, il faut mener des actions spectaculaires pour se faire entendre», déplore Pierre Le Ménahès, le leader de la CGT.


Un TGV bloqué 1h15 à Hennebont


Et face au silence des autorités, les salariés ont décidé de hausser le ton. Hier matin, durant plus d'une heure, près de 300d'entre eux ont occupé la voie ferrée en haut du cours de Chazelles. Les 185 passagers du TGV Paris-Quimper ont été bloqués en gare d'Hennebont de10h30 à 11h45. «Les autres trains en provenance de Quimper n'ont pas subi de retard», affirme la SNCF.


Opération escargot de la SBFM à la BSM


Après cette occupation, les salariés ont défilé en ville et signé leur passage de jets d'oeufs sur les bureaux de Cap l'Orient et la façade de l'hôtel de ville. «C'est une façon de dénoncer la frilosité des élus après la solidarité affichée en février», explique un syndicaliste. D'ailleurs, l'après-midi, ils ont décidé d'interpeller indirectement Jean-Yves Le Drian en prenant la Cité de la voile pour cible. De la SBFM à la BSM, les salariés en grève ont mené une opération escargot à la cadence «des tambours de la colère». Arrivés à la Cité de la voile, ils ont mis à l'eau un voilier exposé sur l'esplanade. Ils ont également taggé les entrées de la Cité Éric-Tabarly et canardé d'oeufs la façade.


Les pièces usinées refondues


Plus remontés que jamais, ils ont décidé d'interpeller aujourd'hui les maires de Lanester et de Plouay. Et ils envisagent de se montrer samedi au palais des congrès, où François Hollande réunira ses proches, dont Jean-Yves Le Drian, pour une journée nationale de réflexion. S'ils s'accrochent encore à l'espoir d'un plan de reprise, la position des constructeurs ne permet pas d'entrevoir une augmentation du volume de production. Après la réunion mardi avec des représentants de Renault, René Le Bourvellec, secrétaire du comité d'entreprise de la SBFM, a rencontré hier, à Poissy, des représentants du groupe Peugeot. «PSA n'est pas opposé à rester client de la SBFM à condition que le repreneur soit fiable», analyse Pierre Le Ménahès, qui a rencontré de son côté une délégation de BMW sur le site de Caudan. «Ils venaient réclamer la livraison des 1.500pièces bloquées depuis la semaine dernière. Ils nous ont dit qu'ils envisageaient de conserver des contrats avec la SBFM s'ils étaient livrés. Mais nous refusons ce chantage». D'ailleurs, les ouvriers ont décidé de refondre les pièces usinées pour rappeler leur détermination auprès de tous leurs interlocuteurs avant la table ronde de vendredi à Vannes. «Les 534 salariés de la SBFM seront présents», prévient le leader de la CGT.


 (1) Date fixée par le tribunal de commerce de Lyon pour se prononcer sur l'avenir de l'entreprise.


Patrick Hernot

 

Article publié le 25 juin 2009 sur le site : http://www.letelegramme.com/

 

 


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