Fonderie SBFM : l'offre de Renault
Fonderie SBFM : l'offre de Renault
Les salariés laissent exploser leur joie à l'annonce des engagements de Renault. : Patrick Guigueno
Emplois sauvés, plan de charge assuré. Le groupe automobile, principal client de la société morbihannaise, s'y est engagé hier.
En pleine crise de l'industrie automobile et de la sous-traitance, la société bretonne de fonderie et de mécanique (SBFM), à Caudan, près de Lorient, est une miraculée. Elle est en redressement judiciaire depuis la fin du mois de janvier. Elle a été mise en vente le 10 mars, par le tribunal de commerce de Lyon, ville siège du groupe italien Zen, propriétaire de l'usine.
Explosion de joie
Un seul candidat, l'équipementier automobile espagnol CIE-Automotive, a déposé un dossier. Mais ses propositions, tant en terme de tonnage (50 000 tonnes annuelles au minimum) que d'emplois (200 suppressions sur 538) ont été très mal accueillies par le personnel, qui a arrêté les chaînes de production, depuis quinze jours.
Hier, une table ronde de la dernière chance a eu lieu à la préfecture de Vannes. Renault a créé la surprise. Par écrit, le constructeur s'engage « à présenter une offre de reprise des actifs et du personnel avec un accompagnement financier des pouvoirs publics ». Les salariés ont laissé exploser leur joie. Pas de fermeture, pas de licenciements. « On a du mal à réaliser », ont commenté les uns, « la récompense d'une lutte de plusieurs mois et la preuve que nous sommes incontournables pour Renault », selon les syndicats CGT et CFE-CGC.
Mais Renault pose ses conditions. Son stock (collecteurs, vilebrequins) s'épuise. Il demande donc que le travail reprenne dans les plus brefs délais. Les fondeurs ont reçu le message. Dès lundi, les chaînes seront remises en route, ont-ils assuré. Dès vendredi matin, BMW a pu récupérer le matériel commandé, afin de réalimenter son usine d'Oxford en Angleterre.
Avec Renault et PSA, la firme allemande est dans le trio de tête des clients de la SBFM. Lundi, CIE-Automotive devrait faire de nouvelles propositions, lors d'une rencontre à Rennes. Mais, dans l'esprit des fondeurs, hier, « Renault revient et reprend la fonderie qu'il n'aurait jamais dû vendre. »
Françoise ROSSI.
Article publié samedi 27 juin 2009 sur le site http://www.ouest-france.fr/