Lannion-22 Alcatel, RFS. 201 emplois rayés de la carte
Alcatel, RFS. 201 emplois rayés de la carte

10h, hier. Un chapiteau a été dressé devant l'entrée principale d'Alcatel-Lucent. Du café chaud est servi. Des parts de cake et des quartiers d'orange, aussi. De quoi tenir le siège, pour 300 salariés venus, en dépit des congés d'été, assurer le blocage du site. Le troisième en un mois. Visages graves, un peu tendus, les gens discutent par petits groupes, debout ou assis, autour d'un feu de palette. Ambiance lourde.
Deux fois plus d'externalisations
4e plan social en trois ans
Les suppressions d'emploi, qui théoriquement devraient se faire «sur la base du volontariat», concernent dans le détail huit salariés d'ASG (cinq R & D, trois fonction support), 39 personnes en région (activités clients export) et deux en opération. «En fait, c'est la recherche et développement qui est visée. Alcatel-Lucent renforce sa puissance américaine, à l'inverse, la France perd de son expertise», analyse Christian Méheust pour la CGT. Pour lui, c'est clair: «L'externalisation de 99 personnes, en plus des 49 suppressions de postes, va lourdement impacter sur la pérennité du site de Lannion». Depuis la fusion des deux grands géants, Alcatel et Lucent, il y a trois ans, c'est en effet le quatrième plan social. À son issue, en 2010, le site de Lannion, qui comptait encore 1.800 salariés au début des années 1990, tombera au seuil critique de 750. Dur à avaler alors que Lannion, forte de ses compétences, aurait potentiellement de belles cartes à jouer pour occuper le créneau de technologies d'avenir.
RFS: la fin de la production!
Lannion n'en avait pas fini avec les mauvaises nouvelles en ce jeudi noir mais il aura fallu attendre 17h, pour que le couperet, longtemps craint par les syndicats, tombe pour RFS. Pour Radio Frequency Systems, filiale d'Alcatel-Lucent, le pire scénario se concrétise. «Au niveau national, 53 emplois sautent en production... ceux du site de Lannion», lâche, amer, Yves Nicolas, élu de la CGT. En clair, la fabrication d'antennes relais paraboliques pour le satellite et le téléphone à Lannion, c'est fini. «Le pire c'est qu'on ne nous donne aucune justification économique, il fallait que nous apportions notre pierre au plan de réduction des coûts, c'est tout.» La procédure de plan social devrait être lancée en septembre. Et si la petite trentaine de personnes de RFS employées à la R & D est conservée, cela ne sera probablement pas sur place. «La direction pourrait les déménager pour se libérer des locaux.» L'information aux salariés sera faite ce matin, un comité d'entreprise ayant lieu sur le site. La moitié des 53 personnesconcernées par une perted'emploi ont moins de 50ans.
Valérie Cudennec-Riou
Article publié le 24 juillet 2009 sur le site: http://www.letelegramme.com