Xavier Mathieu : un coup de gueule et alors ?
Xavier Mathieu:
un coup de gueule et alors ?
Ce qui est normal dans une organisation syndicale ? C'est la lutte pas l'inertie.
Mon Dieu, Jésus, Marie, Joseph ! Quelle histoire ! Y'a le copain délégué de chez Continental, Xavier Mathieu, qui a eu un coup de gueule à l'encontre des "hauts cadres" de la CFDT et de la CGT - il les a traité de racailles. Xavier, bon enfant, reconnaît son erreur. Il n'aurait pas dû utiliser le terme racaille impraticable après l'Omnipotent. A froid et à tête reposée, Xavier estime qu'il aurait dû dire "parasite". On pige.
Faut dire, le gars, il lutte - pour de vrai - avec ses copains et les salariés de Conti depuis des mois. La crise financière pour eux c'est du concret, c'est le chômage à l'horizon, pas de flouze, pas d'avenir, des privations pour les gamins, c'est pas du blabla de salonnard. Il faut expérimenter ce type de combat au quotidien face aux larbins du patron et aux institutionnels, face à l'arrogance, aux mépris et à l'intimidation. Il faut se mettre à la place des gars qui sont sous tension, les nerfs à vif, la peur au ventre, en beau maudit, angoissés, écoeurés, désespérés mais qui résistent pour limiter la casse de leur vie. Ce militant a quand même obtenu dans la lutte collective 50 000 euros d'indemnités pour chacun des 1120 licenciés des Contis. C'est pas rien quand on va aller pointer et se faire humilier dans les pôles emploi - shit heap - "managés" à la cruauté. C'est pas bézef quand on compare avec les indemnités des parlementaires et les rémunérations des patrons et des actionnaires.
Les "Conti", souvenez-vous, ce sont eux qui ont customisé la sous-préfecture de Compiègne dans l'Oise le 21 avril dernier. Y'a des contextes de violence (légale celle-là) patronale et sociale qui vous jettent hors de vous, comme quand un tribunal entérine la décision de fermer votre entreprise. Mais, les "Conti" c'est pas des électeurs de droite comme pour la FNSEA. Autant ces gars-là avait pu mettre à sac une sous-préfecture et la permanence de Voynet alors ministre, sans craindre d'être poursuivis, autant les ouvriers licenciés ont intérêt à se tenir à carreau. Nos copains ont donc été traduits devant un tribunal et ont vainement attendu le soutien de leur Confédération. Ca énerve les poils des jambes, ça fout les boules, ça colle la haine.
Après, planqué derrière son bureau design, on peut toujours faire sa chochotte et voilà notre Le Duigou, une grosse pointure confédérale, qui déclare dans la Tribune du jeudi (journal du PPA - Parti de la Presse et de l'Argent) : «Ces propos dépassent largement ce qui est normal dans une organisation syndicale».
Ce qui est normal, Camarade, dans une organisation syndicale c'est la revendication, la défense des salariés, la solidarité, le soutien et la lutte collective. Dans une organisation syndicale, seules les déclarations des membres du BN (Bureau National pas Biscuiterie Nantaise) contre les camarades engagés dans la lutte de classe ou contre le principe de la grève générale déclarée obsolète sont inadaptées et irrégulières.
"S'ils s'obstinent ces cannibales, à faire de nous héros
Ils sauront bientôt que nos balles, sont pour nos propres généraux"
extrait de l'Internationale
Par Le Peinard
Article publié le lundi 24 août 2009 sur le blog du Syndicat CGT des Personnels du Département du Nord ( http://cgt59.over-blog.org/article-35185597.html )