Nouvelle-Calédonie: «On attendait un signe d'apaisement, il n'est pas venu»

Publié le par sphab/cgt & associés

Nouvelle-Calédonie: «On attendait un signe d'apaisement, il n'est pas venu»
La Cour d'appel de Nouméa a confirmé le maintien en détention des six syndicalistes de l'USTKE, dont Gérard Jodar, tout en reportant son jugement au 15 septembre.

 

 

La cour d'appel de Nouméa a décidé mardi du maintien en détention du président du syndicat indépendantiste calédonien USTKE Gérard Jodar qui avait été condamné à un an de prison ferme le 29 juin dernier, tout en mettant son jugement en délibéré au 15 septembre. Parmi les 28 syndicalistes qui comparaissaient avec lui en appel, cinq ont été également maintenus en détention.

Contactée par Libération.fr, Marie-Pierre Goyetche, vice-présidente de l'UTSKE, présente à l'audience, a fait part de sa déception à l'annonce de ce report. «On attendait un signe d'apaisement de la justice, il n'est pas venu. Mais on s'en doutait, ce n'est pas une surprise», a-t-elle expliqué une heure après sa sortie de la cour d'appel.

Un réquisitoire général aggravé

Les faits remontent au 28 mai: plusieurs centaines de militants USTKE avaient envahi l’aérodrome domestique de Magenta. Certains, dont Gérard Jodar, étaient montés à bord de deux appareils de la compagnie Aircal. Des échauffourées avaient opposé forces de l’ordre et manifestants.

Cependant, les emprisonnements concernaient des condamnations préalables pour d'autres opérations syndicales accompagnées de désordres, pour lesquelles les sursis étaient tombés, en raison du verdict du 29 juin. Gérard Jodar avait aussitôt fait l'objet d'un mandat de dépôt.

«Tous avaient fait une demande de remise en liberté et de lévée du mandat de dépôt. Aucun n'a été entendu. L'avocat général a demandé la confirmation de toutes les peines, voire plus», précise Marie-Pierre Goyetche. L'avocat général a ainsi demandé une aggravation – d'un an à 15 mois de prison ferme- de la peine prononcée le 29 juin contre le responsable syndicaliste pour «entrave à la navigation ou la circulation d'aéronef».

«Quand je vais sortir, je serai encore plus fort»

«Cet acharnement est révoltant», a réagi Marie-Pierre Goyetche qui explique que les syndicalistes ont «fait face debouts au réquisitoire». «A aucun moment, ils n'ont reculé par rapport à leurs déclarations. Leur détermination est encore plus forte».

«Quand je vais sortir, je serai encore plus fort que je ne l'ai jamais été», a lancé Gérard Jodar, vêtu d'un tee-shirt blanc au dos duquel on pouvait lire «libérez nos camarades syndicalistes», et portant un keffieh noir et blanc. Keffieh également et tee-shirts rouges pour les cinq autres syndicalistes calédoniens qui comparaissaient détenus, comme lui et se sont vu aussi refuser leur mise en liberté.

Le maintien en détention du président de l'USTKE intervient dans un contexte social tendu en Nouvelle-Cladonie. Samedi, plus d'un millier de personnes ont défilé dans le calme à Nouméa pour demander la libération des syndicalistes. «Maintenant, d'ici le 15 septembre, on va s'organiser, a prévenu Marie-Pierre Goyetche. On ne se fait pas d'illusions, mais on reste confiant. On est plus déterminé que jamais.»

Article publié le mardi 25/08/2009 à 12h12  sur le site  http://www.liberation.fr/
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