Villemur-sur-Tarn-31 Peut-être un nouvel espoir pour les Molex
Villemur-sur-Tarn-31
Bernard Thibault, hier [mercredi 9/09/2009] aux côtés des salariés, a annoncé que le gouvernement aller rencontrer un repreneur.
La venue de Bernard Thibault a dopé le conflit Molex, hier après-midi [mercredi 9 septembre 2009]. La CGT a mobilisé ses troupes, les cheminots, EDF,les JOB, des salariés de Blanquefort,près de Bordeaux et aussi des salariés de Freescale comme Alice, 37 ans, qui sera comme les autres,sur le «carreau» dans deux ans.Parmi les centaines de personnes ,hier après-midi devant l'usine Molex de Villemur, la colère d'une fermeture «injuste» le disputait au désir de tenir. Bernard Thibault a répondu à nos questions.
Le groupe Molex a fixé au 15 septembre, la date limite des négociations sur le plan social. Comment réagissez-vous à cet ultimatum ?
Bernard Thibault : « Aucune entreprise ne peut dans l'État Français décider du jour où elle décrète la fermeture. L'exemple de Molex est encore plus criant. L'usine est décorée de son travail en juillet 2008 et annonce trois mois plus tard la fermeture parce que la firme a décidé de transférer la production sur un autre continent, la Chine. Il y a quatre ans, Molex a acquis les brevets et maintenant elle se fout comme de l'an 40 du bassin d'emploi de Villemur.
Après le rejet d'un repreneur par la direction, y a-t-il une issue ?
« Nous avons appris, mardi qu'une négociation a repris entre Molex, l'Etat et un repreneur dont nous ne connaissons pas l'identité. La négociation porterait sur le maintien d'une partie de l'outil industriel. Mais nous ne savons pas si c'est crédible. C'est pourquoi nous demandons qu'une réunion se tienne rapidement à Bercy avec les représentants des salariés de Molex, les représentants de la société et le repreneur. Il faut aussi considérer quels types d'engagements les constructeurs, PSA en tête et Renault peuvent prendre pour assurer une pérennité de l'activité du site de Villemur. Crédibilité et consistance. Notre lutte répond à deux objectifs : le maintien de l'activité sur le site et personne sur le carreau au plan social. »
Les Molex ne sont plus payés depuis plus d'un mois. Que faire ?
« Nous demandons une procédure d'urgence sur le paiement des salaires. Compte tenu des procédures en cours, il va se passer une longue période au cours de laquelle l'État doit se substituer en versant les salaires par anticipation. Il se débrouillera avec Molex pour se faire rembourser. »
Vous pensez que le Président Sarkozy et le gouvernement pèsent sur ce dossier ?
« Le Président va être soucieux de faire une démonstration entre ses discours sur la nouvelle économie et sur les actes concrets que l'État peut engager. Par rapport aux clients de Molex que sont PSA et Renault, le gouvernement pèse en disant à la direction de Molex que ces constructeurs reverront leur marché. Ceci a donc amené Molex à changer de pied et à rediscuter avec l'État sur une possibilité de maintien d'une partie de l'activité de Villemur. »
Quel avenir selon vous ?
Francis Latarche, médiateur de la Préfecture
«On évolue vers l'utilisation des outils et des compétences de salariés»
Le gouvernement affiche sa volonté de créer un repreneur sur le site de Villemur. De nombreuses démarches sont faites en ce sens y compris sur le plan local.
On évolue aujourd'hui plus vers l'utilisation des outils et des compétences des salariés mais pas forcément sur le même secteur automobile. Il n'est pas question de reprendre l'activité Molex mais plutôt d'utiliser le savoir-faire dans le cadre d'une diversification. La volonté est de sauver le maximum d'emplois en les pérennisant.
Martin Malvy, président du conseil régional
«Après les paroles de Nicolas Sarkozy, j'attends maintenat les actes»
Le premier point est que la date du 15 septembre de limite des négociations sur le plan social annoncée par la direction de Molex doit être reportée. Ce comporter ainsi est illégal. Ensuite, je pense qu'il y a des solutions. Le gouvernement annonce que des discussions vont reprendre de nouveau avec un possible repreneur. Il faut organiser rapidement une table ronde avec tous les partenaires sociaux et les collectivités locales. J'attends donc les actes du gouvernement notamment après les propos tenus par le Président de la République ces derniers temps.
Jean-Claude Boudet, maire de Villemur -sur-Tarn
«Estrosi semble plus intéressé par le dossier que sont prédécesseur»
« Nous devons être prudents mais j'ai envie de dire que l'actuel ministre de l'industrie semble montrer plus d'intérêt à faire aboutir correctement le dossier Molex que son prédécesseur. On a envie d'y croire même s'il faut attendre pour se prononcer. La question reste combien d'emplois peut-on conserver et quid de leur pérennité ? De notre côté nous faisons tout pour que l'outil industriel, à Villemur, soit revu et corrigé pour s'adapter au XXIe siècle. On travaille là-dessus d'arrache pied avec le conseil général et le conseil régional ».
Pierre Izard,président du conseil général
«Nous avons demandé audience au Président de la République»
Mon regret est d'abord de n'avoir pu être présent personnellement hier auprès des salariés car occupé par la commission permanente du conseil général. Mais les élus du conseil général sont derrière eux depuis le début ! Nous avons demandé audience auprès du Président de la République qui devrait nous recevoir après le 15 septembre. Car c'est à l'état d'intervenir auprès des principaux acteurs du secteur automobile que je ne citerai pas pour continuer à travailler avec le site de Villemur. Il faut utiliser les compétences de ces salariés pour sauver les emplois menacés.
Blagnac. Des élus aux côtés des salariés
Les Molex avaient invité des élus de Montauban à Toulouse. Ceux-ci n'étaient pas légion. Mais les présents ont manifesté leur détermination, de Martin Malvy, président de la Région revêtant le T-shirt bleu de solidarité des Molex à Brigitte Barèges, le député-maire de Montauban et à Monique Marconis, conseillère régionale PCF.Robert Sabatier, le maire du Born, a fait le déplacement : « Dans ma commune, j'ai une dizaine de familles concernées et en difficultés matérielles. Après les fermetures de Brusson, Valéo, les dégâts se poursuivent. » André Laur, conseiller général du canton de Montastruc-la-Conseillère, représentant le président Izard, estime qu'il « faut attendre une réponse fiable des politiques. » Grégoire Carneiro, maire de Castelginest, élu UMP, souhaite que le gouvernement soit plus attentif à ce dossier. » Et Pierre Lacaze, président du groupe communiste au conseil municipal de Toulouse, tonne : « Nous empêcherons tout mauvais coup contre le déménagement d'un outil de travail. »
Articles publiés le 10 septembre 2009 sur le site ladepeche.fr
http://www.ladepeche.fr/article/2009/09/10/669995-Peut-etre-un-nouvel-espoir-pour-les-Molex.html