CHU de Nantes-44: certains en grève, d'autres en négociation
samedi 19 septembre 2009
La CGT et Sud poursuivent le mouvement, mais le blocus des approvisionnements de l'Hôtel Dieu est levé. Le syndicat Force ouvrière, lui, se retire et entre en négociation avec la direction.
Grève reconduite. Des salariés du CHU sont en grève depuis jeudi 10 septembre pour protester notamment contre la suppression de quatre jours de congé. Hier, à l'appel de la CGT et Sud, une assemblée générale a voté la poursuite du mouvement jusqu'à mardi. La direction recensait 500 grévistes vendredi, soit un taux de 9 % sur le personnel de service ce jour-là.
Blocus levé. Les salariés ont levé le blocus mis en place sur des approvisionnements de l'Hôtel Dieu. « Maintenant, il est urgent qu'on retrouve un fonctionnement normal », confie, soulagé, Gilles Potel, qui préside la commission médicale d'établissement. La direction avait obtenu jeudi une ordonnance du juge des référés enjoignant les salariés de « libérer sans délai les lieux ». La direction n'a pas eu besoin de recourir aux forces de l'ordre comme la justice l'y autorisait.
Négociation. Le syndicat FO s'est, lui, retiré du mouvement. « On entre en négociation, dit Sylvie Moisan, de Force ouvrière. On a déjà obtenu une première victoire : la remise en cause du déroulement de carrière est reportée à 2011, au lieu de 2010. » La CFDT, majoritaire, qui, elle, n'a pas participé à la grève, entame aussi des négociations.
Ce qui fait dire à la direction que « le dialogue social n'est pas rompu. On va discuter sur l'organisation et le temps de travail », déclare la directrice générale, Christiane Coudrier.
« Pas le pourrissement ». Mais quel message à l'égard des deux organisations qui poursuivent le mouvement ? « Je ne joue pas le pourrissement, assure Christiane Coudrier. Mais il est difficile de négocier sur le tout ou rien. » La direction a porté plainte pour des dégradations. Qui sont contestées énergiquement par la CGT : « On n'est pas des irresponsables ! » Et la cégétiste Marie-Béatrice Taunay d'enfoncer le clou : « La question n'est pas la négociation des conditions du plan. On pense, nous, qu'il ne se justifie pas ! »
Jacques SAYAGH.
samedi 19 septembre 2009
Les Alternatifs, le Nouveau Parti Anticapitaliste, le Parti de Gauche, la Gauche Unitaire et le Mouvement politique d'éducation populaire « s'indignent que la direction du CHU de Nantes n'ait pas à ce jour négocié avec les partenaires sociaux et l'ensemble du personnel pour assurer la continuité du service public. Elle a préféré faire intervenir les forces de l'ordre et assigner devant le tribunal, en procédure d'urgence, les organisations syndicales concernées par le mouvement, en arguant du blocage des services de la logistique et de l'approvisionnement. En criminalisant leurs actions, elle souhaite décrédibiliser un mouvement social pleinement justifié, et porte ainsi atteinte au droit de grève. La lutte engagée au CHU de Nantes est celle de la défense des usagers, des patients, pour l'égalité de tous devant les soins et un service public de la santé de qualité ».
Ils appellent l'ensemble des partis de gauche « à s'unir dans la durée pour soutenir les travailleurs en lutte, exiger le retrait de la loi Bachelot (HSPT) et proposer des solutions alternatives à la privatisation rampante de la santé pour assurer un service de soins de qualité, accessible à tous dans un esprit de solidarité et d'égalité ».
Article publié le samedi 19 septembre 2009 sur le site ouest-France.fr