Carhaix-IME. «Un véritable plan social en vue de fermer le site»
Carhaix (29)
IME. «Un véritable plan social en vue de fermer le site»
Les salariés de l'IME ont peur. Des suppressions de postes et de places sont sur les rails. Pour eux, pas de doute, l'Agence régionale de santé veut fermer le site. Ce qui aurait des conséquences pour les salariés et les usagers.
«Les contractuels dehors, le directeur d'abord». «Le handicap n'est pas une marchandise». «L'ARS m'a tué». Hier matin, 10h. Devant l'Établissement public médico-social de Kérampuil (ex-IME), les salariés affichent leur colère sur des banderoles et des pancartes. Ils débrayent une heure au moment où un conseil d'administration extraordinaire se tient dans leurs locaux.
Réduction des effectifs et suppression de postes
Ils sont furieux contre l'Agence régionale de santé (ARS) qu'ils suspectent de vouloir fermer l'établissement où 70 salariés encadrent 91 jeunes de 6 à 25 ans. Tout est parti d'un courrier qui devait rester secret mais que les syndicats ont obtenu. Dans ce document, l'ARS prévoit pour septembre 2013 la fermeture pure et simple de la cuisine, de la blanchisserie et donc la suppression des huit emplois qui vont avec. «Sans un mot sur le devenir des personnes, alors qu'il n'y a pas de solution de reclassement. C'est d'une violence rare», souffle Laurent Costemale, de la CFDT. L'ARS annonce aussi une réduction importante du nombre d'enfants accueillis à l'internat (de 75 à 30) et enfin la transformation de postes éducatifs en aide médico-psychologique (qualification et rémunération moindres). Des consignes auxquelles la direction carhaisienne semble se soumettre volontiers, si l'on se fie au courrier de l'ARS.
Quinze postes en moins en 2012?
Elle aurait ainsi proposé la suppression de quinze postes dès 2012: deux veilleurs de nuit en janvier et treize contractuels en septembre. «Un véritable plan social en vue de fermer le site», enragent les syndicats. Hier, le conseil d'administration a demandé l'abandon des orientations de l'ARS (lire ci-dessous). «Tout cela n'est qu'un problème de fric. Un enfant pris en charge ici coûte 200 € par jour. L'envoyer dans l'Éducation nationale, c'est beaucoup moins cher mais avec quel résultat?», interroge Henri Guillemot, de Sud Santé. «En sortant d'ici, les enfants ont un métier. Dans l'Éducation nationale, ils auront peut-être un diplôme», appuie Laurent Costemale. Soucieux de leur sort, les salariés pensent aussi aux usagers et à leur famille. Ils veulent les mobiliser et les politiques avec (*). En attendant, un nouveau débrayage est prévu lundi après-midi pour informer les salariés sur le contenu de la réunion d'hier.
* Richard Ferrand a écrit jeudi au responsable régional de l'ARS.
Dominique Morvan
source: letelegramme.com (samedi 15 octobre 2011)