Caudan (56) SBFM un an après. Pierre Le Ménahès est «resté le même»

Publié le par sphab/cgt & associés

Caudan (56)

SBFM un an après.  Pierre Le Ménahès est «resté le même»

Samedi, dès 11h, les salariés de la SBFM organisaient un apéro sur le parking de la fonderie, un an après la reprise par Renault. Pierre Le Ménahès, celui qui a apostrophé Nicolas Sarkozy sur TF1 et ne cache pas ses amitiés avec Bernard Lavilliers et Olivier Besancenot, sera une nouvelle fois la vedette.

 

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Le 25 janvier, vous étiez sur un plateau de TFI face à Nicolas Sarkozy. Cinq mois plus tard, que reste-t-il de votre passage à la télévision?

 
Je continue d'être sollicité. TF1 est revenu me voir la semaine dernière, pour faire le point un an après notre reprise par Renault. Le sujet doit passer au 13h d'ici à la fin de la semaine. Canal+m'a également contacté pour participer à une émission cet été, j'ai refusé, je ne fais pas «La roue de la fortune». Après mes passages sur TFI et Canal+, en janvier, j'avais déjà refusé de participer à l'émission «C dans l'air», sur la Cinquième, faute de temps. Ma priorité c'est l'entreprise. Sinon, je suis resté moi-même. Je ne regrette rien, c'est une expérience intéressante. Et les salariés se sont retrouvés dans ce que j'ai dit. C'est impressionnant de voir les gens de tous les âges venir me voir. Je reçois des courriers, des coups de téléphone.

 
Avec le recul, quel sentiment gardez-vous de votre face à face avec Nicolas Sarkozy?

 
Sans prétention aucune, ce n'était pas impressionnant. Sarkozy n'a pas le charisme d'un président. C'est un provocateur né, un comédien, cela me convient bien. Avec lui c'est «Au théâtre ce soir».

 
Vous dites refuser faire «La roue de la fortune», mais vous avez accepté les propositions de TF1...


Il faut savoir faire le cheval de Troie. C'était un challenge. Ma motivation était de faire passer le message en étant le plus honnête possible.


La télé, mais aussi des rencontres avec Bernard Lavilliers, Olivier Besancenot ou Yvan Le Bolloc'h, cette médiatisation était-elle calculée?


La lutte a été en partie construite autour de cette médiatisation. Oui, c'était calculé, il fallait un relais au niveau national. Quand j'ai annoncé aux salariés qu'il fallait élargir la médiatisation, y compris au milieu artistique, peu y croyaient. Avant d'accepter TF1, j'ai demandé au syndicat et aux salariés, tous m'ont accordé leur confiance. Il ne s'agissait pas de prendre une décision unilatérale. Au final, cela a généré une certaine dynamique au sein de la population.

 
Vous êtes resté en contact avec eux?

 
Oui, je suis toujours en contact avec Lavilliers et Le Bolloc'h. Je sais que Lavilliers vient en octobre, je pense le contacter pour le faire venir à la SBFM.

Votre médiatisation a-t-elle modifié vos rapports avec la direction de la fonderie?


Mon passage à TF1 a durci nos rapports. Ils ont eu peur et ont toujours peur. Ils se posent des questions. Nous sommes un contre-pouvoir, c'est ce qui fait notre force. Sans prétention, je pense que mon aura locale les emmerde.

 
Vous aurez 52 ans à la fin de l'année et vous allez bientôt partir à la retraite à la faveur d'un plan amiante. Préparez-vous votre succession?

 
Je partirai en juin 2012, je prépare donc ma succession. C'est ma priorité, je veux quitter la SBFM en ayant assuré des fondations solides. Pour l'instant, nous n'avons pas encore pris de décision. Nous avons recruté dix nouveaux militants et je pense que beaucoup ont la capacité de prolonger le combat, même si j'ai conscience que ce ne sera pas forcément évident pour mon successeur. Ce n'est pas simple d'expliquer que tu fais une croix sur ta carrière. C'est une vocation et un sacrifice. Je mise beaucoup sur cette jeune génération.


Propos recueillis par Laurent Marc



source: letelegramme.com (1er  juillet 2010)



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