Fonction publique -Pouvoir d'achat : « La fonction publique « smicardisée »
Fonction publique
Jean-Marc Canon, secrétaire général de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires CGT, dénonce la paupérisation des agents du public.
À la veille du rendez-vous salarial, avez-vous confirmation de la poursuite du gel du point d’indice pour les fonctionnaires en 2012 ?
Jean-Marc Canon. Pas du tout. Mais c’est hautement probable puisque, à l’annonce du gel en 2011, il était prévu que cette mesure se prolongerait en 2012, voire en 2013. Sauf si le redressement des finances publiques obtenait des résultats spectaculaires.
Les questions du pouvoir d’achat sont au premier plan chez les salariés du privé. Est-ce aussi le cas dans le public ?
Jean-Marc Canon. Les salariés du public comme du privé ont besoin de bons salaires pour un pouvoir d’achat décent. Or, il y a une régression du pouvoir d’achat pour tous. Dans la fonction publique, la question des salaires est redevenue, à juste titre, la première préoccupation. Jamais depuis la Libération la valeur du point d’indice n’avait été gelée deux années de suite. Depuis le 1er janvier 2000, aucun accord salarial n’a été signé dans la fonction publique et le recul de la valeur du point d’indice par rapport à l’inflation est de plus de 11 %. C’est une chute considérable et inédite.
Quelles sont vos revendications ?
Jean-Marc Canon. Un salaire minimum de 1 600 euros brut, que tous les agents avec une carrière complète aient une amplitude de revenus d’un à deux, et un plan pluriannuel de rattrapage de la valeur du point. Sinon, on assiste d’une part à une paupérisation des agents, mais aussi à une «smicardisation». Aujourd’hui, un agent de catégorie A recruté à bac plus 5 est embauché à 17 % ou 18 % au-dessus du smic. Il l’était à 70 % il y a vingt-cinq ans. Un agent recruté au niveau du smic peut se retrouver au même niveau dix ans après.
source: humanite.fr (mardi 19 avril 2011)