Hommage-L'esprit de résistance et la jeunesse du monde

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Hommage

L’esprit de résistance et la jeunesse du monde

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Près de 7 000 personnes ont rendu hommage, avec l’ancienne résistante Odette Nilès, Pierre Laurent (PCF) et Bernard Thibault (CGT), dimanche, aux fusillés de Châteaubriant, de Nantes et du Mont-Valérien. Dans la foule, de nombreux jeunes.


Châteaubriant, 
envoyé spécial. Tous les Guy Môquet du monde… En ce dimanche après-midi de commémoration du soixante-dixième anniversaire du massacre des 27 (voir notre numéro spécial de ce week-end), le soleil brille dans un ciel immaculé, le vent caresse les visages, seuls les feuillages bruissent, doucement, tout comme, nous dit-on, ce 22 octobre 1941 où trois salves retentirent à dix minutes d’intervalle. D’autres suivront, à Nantes, au Mont-Valérien, ou plus tard à Souges. Derrière la scène, des hommes et des femmes, de tous âges, s’apprêtent pour l’hommage artistique qui conclura la journée. À terre, des pancartes : « Nos 40 francs », « À travail égal, salaire égal », « 39 heures payées 40 », ou encore : « CPE, les patrons licencient, licencions les patrons »… Visages d’aujourd’hui dans des costumes du Front populaire qui scanderont les combats et les valeurs pour lesquels ceux-là sont tombés sous la mitraille, vies fauchées par la barbarie mais fil ininterrompu des résistances ouvrières et de la jeunesse.


 le flambeau du  « message indélébile »


À l’entrée, des salariés de la raffinerie LyondellBasell, gilets fluo siglés CGT, croisent des lycéens communistes, « la Relève » 2011 à la main, hommage à celle de leurs prédécesseurs du 11 novembre 1940. Ils sont près de sept mille à être là, tous âges, toutes couleurs, quand un autre défilé arrive à leurs pieds. « Loisirs », « Amour », « Paix », « Droit à l’école ». Enfants des écoles, collégiens, de Stains, de La Courneuve, d’Aubervilliers ou de Châteaubriant, avec leurs mots, pancartes ou gerbes face au public, cet espoir incarné de toute nouvelle génération crée un des premiers et beaux moments d’émotion.


Après le dépôt des gerbes par les dirigeants du PCF, du MJCF et de la CGT, des associations d’anciens combattants et résistants, des autorités civiles et militaires, Odette Nilès, présidente de l’amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, salue particulièrement « les enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants » des fusillés présents et transmet le flambeau du « message indélébile » de cet esprit de résistance : « Vous, les jeunes, prenez en main votre avenir. Alors que sont mis en cause les acquis de cette période, il est impératif de se rassembler. »


Ils ne furent pas fusillés par hasard, ces 27, comme le rappelle Bernard Thibault, qui rend hommage à ces jeunes communistes comme aux dirigeants de la CGT, choisis du fait de leur engagement et de leur « idéal de liberté, de progrès social et de progrès économique », choisis par des « hommes tel Pucheux, représentant du grand patronat qui a choisi la défaite et la collaboration », comme un Renault « que l’on cherche à réhabiliter aujourd’hui comme à effacer le combat » des martyrs. « Les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas intérêt à se laisser déposséder de leur histoire, lance-t-il. Ce sont d’autres jeunes qui ont posé l’acte de résister en novembre 1940. Comme d’autres jeunes se lèvent de l’autre côté de la Méditerranée ou un peu partout en Europe. » « Soixante-dix ans plus tard, nous sommes à nouveau au défi, reprend en conclusion Pierre Laurent. L’histoire continue de crier dans le présent » de l’Afrique aux fauteurs de crise mondiale en passant par la résurgence de l’extrême droite. « Pour nous, la grandeur des sociétés vient de leur capacité à faire reculer sans cesse la guerre de tous contre tous, pour coopérer tous avec tous, ensemble. »


Une exposition et un musée


Le musée de la Résistance à Châteaubriant, à l’entrée de 
la carrière de la Sablière, propose une exposition consacrée 
aux résistances dans les camps. Une salle, inaugurée avec 
le concours du conseil régional, détaille le creuset de résistance que fut la ville qui vit interner soldats, combattants espagnols 
puis politiques, dont la population fut solidaire comme 
de ses concitoyens juifs. Jusqu’au 29 septembre 2012. Entrée gratuite. L’exposition est itinérante. Renseignements : 02 40 28 60 36 ou communication.musee.resistance@orange.fr

 

 

 


source : humanite.fr et ouest-france.fr  (lundi 24 octobre 2011)

Publié dans Mémoire- Histoire

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