Hôpitaux. Les restructurations dénoncées dans la rue
Hôpitaux.
Les restructurations dénoncées dans la rue
Des milliers de personnes ont participé, hier, à des rassemblements contre la politique de santé du gouvernement, organisés dans plusieurs villes par des syndicats et partis de gauche.
Des milliers de manifestants ont dénoncé, hier, dans plusieurs villes françaises, les restructurations hospitalières, qui se traduisent par des «fermetures de services, mais aussi la désertification médicale en milieu rural et dans les banlieues», ou encore «les dépassements d'honoraires en libéral et les baisses de remboursements par la Sécu», selon les organisateurs. À Paris, entre 2.000 (selon la police) et 5.000 personnes (selon les organisateurs) se sont rassemblées place de la Bastille, où plusieurs prises de parole ont eu lieu sur un podium aménagé pour l'occasion. Au milieu des drapeaux syndicaux et des pancartes d'associations nationales ou de quartiers, des élus sont venus apporter leur soutien, comme le président du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon (PS). «Un tel mouvement unitaire, c'est du jamais vu», s'est félicitée, lors de ce rassemblement, Françoise Nay, l'une des responsables de la Coordination nationale, ajoutant qu'il y aurait bientôt de nouvelles initiatives.
«Un point de départ»
«Ces rassemblements sont un point de départ», a dit Nadine Prigent, responsable santé de la CGT, dont de nombreux drapeaux flottaient place de la Bastille. André Grimaldi, professeur à la Pitié-Salpétrière et pourfendeur des suppressions d'emplois et du financement à l'activité dans les hôpitaux, a notamment fustigé le patron de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, l'ancien ministre socialiste de la Santé, Claude Evin. Les ARS, qui viennent de souffler leur première bougie, ont été particulièrement brocardées dans les rassemblements, les organisateurs jugeant qu'elles avaient accéléré ces derniers mois les restructurations hospitalières.
400 personnes à Rennes
À Rennes, le rassemblement a réuni environ 400 personnes venues de l'ensemble de la région. Une délégation de trois personnes été reçue par le directeur de l'ARS. «Nous avons entre autres rappelé ce qui est néfaste dans la politique actuelle et qui risque d'éloigner les gens des soins, d'accentuer les inégalités sociales et géographiques. On a aussi dénoncé la privatisation du système de santé et l'évolution de la sécurité sociale vers une médecine à 1.000 vitesses», a indiqué Yves Jardin, de la Coordination des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité. Après avoir défilé, les manifestants se sont regroupés devant la préfecture de région où ils ont déposé le texte de l'appel national à la manifestation. L'initiative de cette journée d'action, lancée par la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux, avait reçu le soutien de dizaines d'associations d'usagers, de syndicats de salariés et de médecins, ainsi que de partis de gauche.
source: lelegramme.com (dimanche 3 avril 2011)