La bombe à retardement des RTT à l'hôpital

Publié le par sphab/cgt & associés

La bombe à retardement des RTT à l'hôpital

Depuis l’instauration des 35 heures en 2002, les personnels hospitaliers ont stocké des millions d’heures de RTT qu’ils n’ont pas pu prendre. L’addition pourrait être très salée.

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C’est une bombe à retardement. Aujourd’hui, pour la deuxième fois depuis début novembre, les de praticiens hospitaliers rencontreront ce soir des représentants du ministre de la , . Au menu : l’explosive question du compte épargne-temps (CET) à l’hôpital. Il y a urgence. Créés en janvier 2002 lors du passage aux 35 heures, ces CET ont permis aux médecins, infirmières, etc. de cumuler leurs  RTT durant dix ans. Le dispositif arrive à échéance le 3 janvier 2012.

L’équivalent d’un treizième mois

Les quelque 40000 médecins hospitaliers ont cumulé 2 millions de jours de RTT! Faute d’un nouveau dispositif, ils devront solder ces jours de repos en 2012. Impossible! « La pénurie de personnels est trop grande », alerte le professeur François Aubart, président du principal syndicat de praticiens hospitaliers. Autre solution : leur payer leurs RTT comme ce fut le cas en 2008 Mais l’addition atteindrait entre 600 et 700 M€. Auxquels il faut ajouter plusieurscentaines de millions d’euros pour les personnels non médecins (infirmières, aides-soignantes…).

Problème : si certains hôpitaux ont provisionné les sommes nécessaires, tous ne l’ont pas fait. Qui alors paiera la facture? « La monétisation de ces RTT équivaudrait à l’attribution d’un treizième mois pour tous », indique Rachel Bocher, du syndicat de médecins INPH. Insupportable pour un secteur public à la santé financière fragile. « Ce sera à chaque hôpital de trouver les réponses financières », indique-t-on au ministère de la Santé. Au bout du compte, ce sera donc l’assurance maladie, qui finance les budgets des hôpitaux, qui réglera l’addition.

Seule certitude : le ministère de la Santé va présenter le 9 décembre un décret modifiant les règles du jeu. Entrant en vigueur le 4 janvier, il prévoit notamment pour les fonctionnaires hospitaliers de plafonner le CET à 60 jours de RTT, au lieu de 200 aujourd’hui. Une possibilité d’extension à 120 jours est prévue dans le cadre d’un départ anticipé à la retraite. Mais nul ne sait à combien s’élèvera la facture finale du fiasco des 35 heures à l’hôpital.

 

Odile PICHON et Daniel ROSENWEC

 

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source: http://www.leparisien.fr/economie/la-bombe-a-retardement-des-rtt-a-l-hopital-23-11-2011-1734873.php

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