Plusieurs centaines de manifestants à Amiens pour la relaxe des "Contis
Un salarié de Continental-Clairoix,
le 26 mai 2009 à Compiègne lors d'une
manifestation de soutien aux ouvriers condamnés
Environ 750 personnes selon la police, 1.500 selon la CGT, ont manifesté mercredi à la mi-journée dans les rues d'Amiens pour demander la relaxe de six ouvriers de Continental, jugés en appel dans l'après-midi pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne (Oise).
"Les voyoux, c'est pas nous", ont repris en choeur les manifestants. Le cortège comptait plusieurs personnalités politiques, dont le leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) Olivier Besancenot, la secrétaire nationale du PCF Marie-Georges Buffet, la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot, le député communiste dissident de la Somme Maxime Gremetz et le président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon.
"Relaxe pour nos six camarades. Halte à la répression anti-ouvrière - défense des libertés publiques", proclamait une banderole en tête de cortège.
Une condamnation en appel des six ouvriers de Continental "serait une défaite pour l'ensemble du mouvement ouvrier", a déclaré Olivier Besancenot, interrogé par des journalistes.
Six ouvriers - dont le délégué CGT Xavier Mathieu - de l'usine de pneus Continental de Clairoix (Oise), en pleine lutte pour dénoncer la fermeture du site, avaient été condamnés le 1er septembre à des peines de trois à cinq mois de prison avec sursis pour le saccage de la sous-préfecture en avril 2009.
Après plusieurs semaines de mobilisation, un accord avait été trouvé mi-juillet sur une prime de départ extra-légale de 50.000 euros pour chaque "Conti". Plusieurs organisations de gauche ont réclamé en vain l'abandon des poursuites à l'encontre des six ouvriers, dénonçant une "condamnation pour l'exemple" et une "criminalisation du mouvement social".
Le combat des 1.120 salariés de l'usine a constitué le symbole des batailles sociales de l'année 2009.
"On a déjà gagné aujourd'hui", a affirmé mercredi Xavier Mathieu avant sa comparution dans l'après-midi. "Quoi qu'il arrive, le gouvernement a bien vu qu'il y a beaucoup de gens avec nous", a-t-il dit.
Selon lui, l'Etat s'était engagé à ne pas se porter partie civile contre les manifestants pour les saccages de Compiègne et n'a pas respecté cet engagement. "On espère que l'Etat respectera aujourd'hui son engagement", a-t-il lâché.
Il s'en est pris directement au président Nicolas Sarkozy, affirmant: "j'entends toujours dire qu'il a du courage. Le courage c'est d'attaquer les puissants, pas d'attaquer les plus faibles".
AMIENS (AFP)
Article publié le mercredi 13 janvier 2010 sur le site http://www.courrier-picard.fr