Protocole d'accord sur les non titulaires dans la fonction publique "ne signez pas !"
Protocole d’accord sur les non titulaires dans la Fonction Publique :
« Ne signez pas ! »
Déclaration du Front syndical de Classe
Les directions des fédérations syndicales de fonctionnaires sont invitées par le gouvernement à signer avant le 31 mars un protocole d’accord visant officiellement à résorber la précarité dans la Fonction Publique.
Or le contenu de ce protocole apparaît comme un miroir aux alouettes : sous couvert d’ « avancées » bien squelettiques (le "dispositif de titularisation" concernera d’après le ministre lui-même"entre 40 000 et 50 000 contractuels" sur 4 ans ; ce qui concerne donc 1, 14 % de ces agents par an, sur une période limitée à 4 ans...), son axe stratégique est de fragiliser les statuts et de faire la part belle au CDI, non seulement en l'instituant comme débouché prioritaire des CDD, mais surtout en inscrivant désormais dans la loi le recrutement direct en CDI.
Pour les syndicalistes de la Fonction Publique qui luttent pied à pied contre les privatisations, la RGPP ou la LOLF, les délégations de service public et autres partenariats public-privé, les suppressions de postes par centaines de milliers (200 000 entre 2007 et 2013), le gel des salaires ou encore le détricotage continu des statuts, il n’y a aucune surprise.
Aucune surprise non plus si l’on reprend les déclarations de Nicolas Sarkozy en septembre 2007 devant les élèves de l’IRA (Institut régional de l’administration) : « Je souhaite une Fonction publique moins nombreuse (…) Il serait souhaitable qu’on laisse le choix aux nouveaux entrants entre le statut de fonctionnaire ou un contrat de droit privé négocié de gré à gré. »
Aucune surprise enfin de la part d’un gouvernement qui, comme ses prédécesseurs, applique à la lettre les injonctions européennes de casse des services publics.
Au final, l’enjeu pour le gouvernement est bien de généraliser les emplois de CDI et de contrats privés, de mettre en concurrence les statuts de fonctionnaires et le CDI, ce qui dans le cadre de la Fonction Publique constitue bien un accroissement de la précarité avec la disparition de la notion d’emploi garanti statutairement.
Il serait dès lors incompréhensible que les organisations syndicales, et en particulier la FSU et la CGT, entrent dans le piège des avancées minimales pour signer un texte catastrophique pour l’avenir du statut de fonctionnaire et des garanties qui lui sont liées, non seulement pour les salariés mais aussi pour la qualité du service public due à la
population.
Le protocole gouvernemental est dangereux et inacceptable. En le signant, les organisations signataires porteraient une lourde responsabilité, celle d’accompagner la dislocation de la Fonction Publique.
source: frontsyndical-classe.org (samedi 26 mars 2011)