Quimper (29)-René Vautier. Le cinéma comme seule arme. René Vautier a fait don de son film «Et le mo

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Quimper (29)

René Vautier.Le cinéma comme seule arme

 

Le réalisateur René Vautier a fait don de son film sur la Résistance «Et le mot frère et le mot camarade» à la Ville. À découvrir, cette semaine à la MJC de Kerfeunteun qui lui rend hommage.


 
111013-LT-Rene-VAUTIER.jpgRené Vautier a fait don de son film «Et le mot frère et le mot camarade» à Quimper, où il s'est illustré 

pour ses faits de résistance. 

 

Dans «Et le mot frère et le mot camarade», un film réalisé en 1995 sur la Résistance, le cinéaste engagé René Vautier relie la Résistance à la poésie. «C'était inséparable», glisse René Vautier au maire Bernard Poignant, qui a salué le résistant mais qui n'a pas oublié le rebelle qu'il fut après la guerre.

Premiers actes de Résistance à Quimper

Le film «Octobre à Paris», de Jacques Panijel, ressort sur les écrans à l'occasion du 50e anniversaire du massacre d'Algériens, le 17octobre 1961 à Paris. Cette évocation a été l'occasion pour René Vautier de rappeler sa grève de la faim de 31jours qui s'est terminée à Quimper et permettra au documentaire d'obtenir son visa d'exploitation en 1973. C'est à Quimper, également, que René Vautier, alors âgé de 15ans, participera à ses premiers actes de résistance qui lui ont valu d'être décoré de la Croix de guerre et à son groupe du clan des éclaireurs René-Madec d'être cité à l'ordre de la nation par le général de Gaulle. Alors que son frère Jean, de quatreans son aîné, est à ses côtés, le réalisateur raconte. «Ils acceptaient qu'on aille piquer des grenades pour qu'ils soient mieux armés face aux Allemands. On a été pris en chasse, place de la Tour-d'Auvergne. À l'époque, elle avait été creusée par les Allemands pour pouvoir se réfugier. Avec Bob, on est tombé sur un véhicule allemand avec une petite mitrailleuse. On m'a dit qu'un gars, avec des grenades, avait été tué près de la gare. La seule fois de ma vie où j'ai utilisé une grenade, c'est pour la balancer dans un camion allemand. C'était pour venger mon copain que j'ai retrouvé le lendemain. Quand j'ai vu ce que cela donnait, je me suis dit : il faut que je trouve une autre façon de combattre qu'avec un fusil. Depuis je fais du cinéma».

Un documentaire avec sa fille Moïra

Cela fait soixante ans que le réalisateur fait des films dans l'axe qu'il a choisi, «la contestation par rapport au pouvoir». «J'ai reçu des prix internationalement mais mes films ont continué à être interdits. Heureusement, car ce sont devenus des films cultes», sourit ce monsieur de 83ans, qui continue de se battre pour faire triompher la vérité. « Marée noire et colère rouge» a été diffusé dans tous les endroits où il y a eu des naufrages de pétroliers sauf en France. Il est cependant disponible en vidéo par l'intermédiaire de la cinémathèque de Bretagne», précise, entre autres, René Vautier, qui travaille actuellement avec sa fille Moïra à la réalisation d'un documentaire «Images d'histoires, histoires d'images», «un hymne à la gloire des gens qui tournent aux côtés des gens qui avaient des choses à dire».  

 

Delphine Tanguy

 

 


source le telegramme.com    (Jeudi 13 octobre 2011)

    Publié dans Mémoire- Histoire

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