Guémené-sur-Scorff (56)-Hôpital local-Va-t-il être contraint à la fermeture ?
Guémené-sur-Scorff (56)
Hôpital local. Va-t-il être contraint à la fermeture ?
L'Union locale CGT a organisé, jeudi, une réunion d'information sur la situation de l'hôpital local Alfred-Brard. Situation qui est extrêmement préoccupante. Pour la sous-préfecture, en effet, «la question de la fermeture administrative de l'hôpital se pose». L'établissement fait l'objet d'un «avis défavorable au maintien en exploitation» par la commission de sécurité de l'arrondissement de Pontivy. C'est la première fois en un demi-siècle de visites.
Le verdict de la commission de sécurité
Le 8 juillet 2011, la commission de sécurité a constaté, en particulier, l'absence de stabilité au feu. Elle a donc prescrit la mise en sécurité immédiate de l'établissement: mise en place d'une équipe de surveillance 24heures sur 24 (coût estimé à 55.000 € par mois), le remplacement des systèmes d'alarme (coût de 140.000€) et la mise en oeuvre d'un plan de mise en sécurité avec échéancier de travaux (coût: 230.000 €). Si, une fois l'ensemble des travaux de mise en sécurité réalisés, l'exigence d'une équipe de sécurité est maintenue, l'établissement ne pourra pas suivre financièrement. La délocalisation des services sur Pontivy s'imposerait.
«Un outil important de santé publique»
Comme l'a rappelé jeudi Isabelle Le Gal, membre du bureau de l'Union locale CGT de Pontivy et secrétaire générale du Syndicat CGT des personnels de l'hôpital local et des services associés, «l'hôpital de Guémené est un outil important de santé publique au service de la population de la ville et des communes environnantes avec sa maison de retraite, ses services d'hospitalisation de médecine générale et de soins palliatifs, soins de suites de réadaptation, son service de soins infirmiers à domicile, son service de portage à domicile des repas, sa maison d'accueil spécialisée. L'hôpital, c'est aussi la plus grosse entreprise du secteur avec plus de 200 salariés. Sa disparition, sa délocalisation partielle ou totale, pour un temps ou définitivement, porterait un coup fatal à l'économie du secteur». De plus, selon Isabelle Le Gal, même en cas de levée de l'avis défavorable à la poursuite de l'exploitation, «l'avenir de l'établissement ne sera pas pour autant assuré. Et faire du neuf dans les vieux bâtiments, c'est pendant 8, 9, voire 10 ans, faire vivre l'hôpital au rythme d'un chantier».
Pour la construction d'un hôpital neuf
Pour la syndicaliste, «la seule solution, c'est la construction, sur un terrain voisin, d'un hôpital neuf intégrant tous les services existants en 2011 et permettant d'en ouvrir de nouveaux comme un accueil de jour, par exemple, pour les patients atteints de la maladie d'Alzheimer. En 5 ans, un tel projet pourrait être mené à terme», estime Isabelle Le Gal.
En bref
Qui va payer les travaux? La dernière évaluation présentée devant le conseil de surveillance se monte à 1.076.241€ (budget sanitaire, 236.773 €; budget médico-social, 839.467 €). La délégation de l'Agence régionale de santé (ARS) aurait accepté de prendre à sa charge les 236.773 €; par contre, le conseil général se verrait proposé d'augmenter le prix de journée d'hébergement de 9 € par jour, c'est-à-dire de 270 € la facture mensuelle d'hébergement à la maison de retraite. «Ce qui ferait de la structure l'une des plus chères du département alors que les conditions d'accueil ne comportent ni chambre individuelle, ni douche individuelle, ni espaces de vie collective». Ce que disent les élus. Christian Perron, maire: «Comment se fait-il qu'un hôpital soit absolument inapte à recevoir les gens? Il y a quelque chose qui ne va pas. L'étude faite est sincère. Il faudrait faire une autre étude, avec un oeil différent. La délocalisation est encore prématurée. Il faut attendre le prochain conseil de surveillance qui aura lieu le 17octobre». Jean-Jacques Tromilin, conseiller général: «Nous n'avons jamais été au courant de ce qui se passait à l'hôpital. Le problème date de plusieurs années. Des sommes vont être déterminées par le conseil général qui a une part importante dans le financement. Cependant, on ne peut pas anticiper. Pour une construction neuve, il faut trouver des solutions justes pour tout le monde».
source: Letelegramme.com (samedi 1er octobre 2011)