Conti-Xavier MATHIEU licencié vendredi 15 octobre 2010 par Woerth: "il faut pas baisser la tête"

Publié le par sphab/cgt & associés

CONTI -Xavier Mathieu licencié vendredi 15 octobre 2010 par Woerth : "Il faut pas baisser la tête."

"Le gouvernement s’en prend à moi, car je suis devenu un symbole" (Xavier Mathieu)

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Le ministère du travail - Woerth - autorise le licenciement par autorisation spéciale de Xavier Mathieu le leader CGT des Conti de Clairoix (Oise) et porte parole de leur lutte. Il fait les frais de ses convictions et de son engagement au motif mensonger qu’il aurait refusé un reclassement en Moselle. C’est le seul délégué syndical de Continental dans ce cas et cela permet à Continental de ne pas lui verser le résultat des accords sur le plan social, obtenu notamment par son combat : 2 ans de salaires et 50 K€ d’indemnité -en plus des conventionnelles. 


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épisodes précédents :

Jeudi 02 Septembre 2010

 

Mathieu : « Éric Woerth va devoir assumer ses propos »

Le ministre du travail, Éric Woerth, a plus d’un problème sur les bras. Rien, toutefois, qui ne découragera le Comité de lutte des salariés de Continental qui souhaitent le rencontrer. L’objectif : « lui faire admettre que le motif économique n’est pas une raison valable au licenciement », soutient Xavier Mathieu. « Nous n’arrivons à rien avec l’inspection du travail de la région, commente le délégué CGT. À un moment, il faut savoir remonter à la source. Lui et d’autres ministres se sont offusqués à l’époque, lorsque Continental a annoncé la fermeture. Maintenant, il va falloir qu’ils assument. »

Une lettre est ainsi en cours de préparation qui devrait atterrir sur le bureau du ministre en début de semaine prochaine. Les Conti espèrent une rencontre rapide. En effet, si les salariés ont la possibilité de se rendre aux prud’hommes, les délégués syndicaux, eux, n’ont pas le droit à ce recours.

« Pour mon cas personnel, je n’en attends pas grand-chose, continue Xavier Mathieu. Le plus important, c’est que, si Éric Woerth reconnaît le caractère abusif du licenciement, les copains salariés pourront s’appuyer dessus devant les prud’hommes. » Selon lui, le comité de lutte recenserait déjà plus de 500 salariés prêts à se lancer dans cette démarche.

De leur côté, la CFDT et la CFTC ont d’ores et déjà préparé plus de 200 dossiers prêts à partir. Et Antonio Dacosta, délégué syndical est confiant : « Il est certain que nous allons gagner ».


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Fevrier 2010 procès en appel pour le"Saccage" de la sous-préfecture de Compiègne

afp :

Une "victoire pour le monde ouvrier"

Six ouvriers de l’usine Continental de Clairoix (Oise) ont été condamnés en appel, vendredi 5 février, à des peines de 2 000 à 4 000 euros d’amende pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne en 2009. Le délégué syndical Xavier Mathieu, figure emblématique de la lutte des "Conti", est sorti le poing levé du palais de justice, acclamé par une centaine de manifestants. Pour lui, cet arrêt s’apparente à une "victoire pour le monde ouvrier" : La cour d’appel d’Amiens n’a pas suivi les réquisitions de l’avocat général, qui demandait la confirmation des peines de première instance, allant de deux à cinq mois de prison avec sursis. Elle a néanmoins déclaré coupables les six prévenus du délit de "dégradation de bien destiné à l’utilité publique".


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déclaration de Xavier Mathieu a la sortie du tribunal d’appel le 5 février 2010

 

 

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La "grosse victoire" aujourd’hui, elle est, que quand on se bat on peut gagner.

Il faut relever la tête et aller au combat.

Et c’est pas terminé sur les retraites, la fonction publique, le privé, il est temps, une bonne fois pour toutes, qu’on y aille tous ensemble.

Qu’on y aille tous ensemble dans la rue, c’est ce qui leur fait peur. On est 40 millions de travailleurs, on est pas des faibles, on est bien plus puissants que n’importe quelle armée. C’est notre force !

Nous les Conti on a relevé la tête, on est allé au combat.

Maintenant c’est a la France d’en faire autant. 

A la France d’en faire autant !  

Je vous garantis que les combats a venir seront certainement bien plus durs. Il faut pas se laisser faire. 

Il faut pas baisser la tête."  


(retranscription a écouter, la presse écrite ne l’ayant pas relayée sur)

www.la-bas.org  (émission du vendredi 5 février 2010 extrait 04/12

Site proposant l’écoute en ligne ou le téléchargement des émissions de radio de Daniel Mermet, Là-bas si j’y suis, diffusées sur France Inter.


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Pujadas : laquais du pouvoir ?

 

Le 21 avril 2009 dans le journal de 20 heures de France 2 David Pujadas reçoit X.Mathieu. Le "journaliste" insiste pour obtenir des excuses et des regrets du syndicaliste après le "Saccage" de la sous-préfecture de Compiègne par les ouvriers en colère. En réalité le tribunal retiendra les charges de "dégradation de biens destinés à l’utilité publique", en occurrence un ordinateur et d’une imprimante.

Le délégué CGT des Continental, Xavier Matthieu, interrogé est sidéré des questions qu’on lui pose et qui l’assimilent à un voyou.

Pujadas s’était déjà illustré lors d’un entretien avec Sarkozy qualifié par ses confrères de " complaisant " voire de "servile".

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Xavier Mathieu : "Mélenchon a parfaitement résumé ma pensée"

Xavier Mathieu est l’homme qui se trouve au centre de la polémique entre Jean-Luc Mélenchon et David Pujadas. Interrogé lundi par leJDD.fr, le syndicaliste CGT de l’usine Continental de Clairoix (Oise) exprime sa reconnaissance envers le président du Parti de gauche. "Quand David Pujadas m’interroge, je ne suis pas sûr qu’il ait conscience du fossé qu’il y a entre lui et nous", explique-t-il, refusant, toutefois, de placer tous les journalistes dans le même sac.

Xavier Mathieu prend fait et cause pour Jean-Luc Mélenchon dans ses attaques contre David Pujadas.

 

Dans sa croisade contre les journalistes, Jean-Luc Mélenchon a fait une nouvelle victime : David Pujadas. En cause, une interview par le journaliste de France 2 du syndicaliste Xavier Mathieu, responsable CGT de l’usine Continental de Clairoix. Des questions jugées à charge par le président du Parti de gauche. Dans une confession faite à Pierre Carles, pour le documentaire Fin de concession - qui a déjà fait parler de lui - Jean-Luc Mélenchon traite le présentateur du 20 Heures de "salaud", de "laquais" à la solde des puissants. Entre les deux hommes, le torchon ne cesse de brûler. Xavier Mathieu, lui, prend fait et cause pour l’ancien socialiste. puis Jean-Luc Mélenchon remet les pendules à l’heure et rappelle que, depuis Voltaire, " nous savons que les laquais, en imitant les vices de leurs maîtres, ont toujours l’impression de s’approprier leur puissance."

 

 

 

Extrait du documentaire de Pierre Carles "Fin de concession" (en salles le 27 octobre)

 

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Interview de Xavier Mathieu

Comment réagissez-vous à la polémique entre Jean-Luc Mélenchon et David Pujadas au centre de laquelle vous vous trouvez ?

J’ai été très touché par la réaction de (Jean-Luc) Mélenchon dans le sens où, sans avoir eu de contact avec lui, il a parfaitement résumé la pensée qui était le mienne au moment de cette interview. J’ai eu l’impression, de la part de David Pujadas, qu’il me prenait pour un voyou. Que je devais avouer à la France entière que j’avais fait quelque chose de mal et que je devais m’excuser. Sur le coup, j’ai tenté de me montrer catégorique, de répondre avec mes mots, mais c’est vrai que Mélenchon a, lui, su exactement exprimer ce que je pensais à ce moment-là. Je lui ai d’ailleurs envoyé un texto pour lui dire que j’ai énormément apprécié qu’il ait ressenti la même chose que moi. Mais le plus important, c’est qu’à l’époque de cette interview, beaucoup de gens autour de moi ont partagé cet état d’esprit. J’en ai entendu plusieurs qui m’ont dit : "Quel salaud ce Pujadas !" D’ailleurs, pendant plusieurs mois, je ne suis plus passé au JT de France 2...

Vous en voulez à David Pujadas ?

Disons que ce jour-là, j’aurais aimé qu’il interroge aussi les dirigeants de Continental en leur posant les mêmes questions, du style : "Est-ce que vous n’êtes pas allés trop loin en trahissant vos salariés ? Est-ce que vous ne regrettez pas de leur avoir menti après leur avoir promis la pérennité du site en contrepartie du retour aux 40 heures ?" J’aurais aimé entendre ces questions-là. Quand David Pujadas m’interroge, je ne suis pas sûr qu’il ait conscience du fossé qu’il y a entre lui et nous. Je ne sais même pas s’il a déjà mis un pied dans une usine.

Journalistes, tous des "laquais" ?

Non, pas du tout. Tout au long de ce conflit social, j’ai eu d’excellents rapports avec les journalistes de terrain qui venaient souvent nous voir. Le seul problème qu’on a eu, c’est avec TF1, qui avait refusé de flouter les visages des ouvriers qui ont saccagé la sous-préfecture. Malheureusement, des "laquais", des gens qui sont prêts à vendre la peau des autres pour leur propre intérêt, il y en a partout, y compris chez les journalistes. David Pujadas, ce n’est pas un journaliste, c’est une star du journalisme. C’est quelqu’un qui a avant tout une image à vendre, la sienne. Il est dans cette catégorie de journalistes "ultra starisés" qui n’ont pour seul challenge que de poser "la bonne question". Les réponses aux questions, ils n’en ont rien à faire !

 

A votre niveau, la longue médiatisation du conflit social chez Continental a-t-elle modifié votre comportement ?

Non, à titre personnel, pas du tout. Mais malheureusement, on est dans une société où tout doit être uniforme et quand quelqu’un intervient d’une manière différente, parfois grossière je le reconnais, on fait tout pour lui "casser la gueule". Mais il faut savoir ce qu’on veut ! Si on veut autre chose qu’une télévision au discours aseptisé, avec des gens qui disent tous la même chose, il faut respecter la nature des gens. C’est d’ailleurs le cas de Jean-Luc Mélenchon. Pourquoi est-ce qu’il plait ? Parce qu’il tient le discours de l’homme de la rue.

On lui reproche toutefois de taper systématiquement sur les journalistes tout en s’assurant sa propre médiatisation...

Mais c’est pour tout le monde pareil ! Dans notre conflit, il y avait un contrat moral avec les journalistes : je me servais d’eux, ils se servaient de moi en quelque sorte. Tout le monde y trouvait son intérêt, même si je ne leur ai jamais dit, évidemment, ce qu’il fallait dire ou écrire. Et, à part quelques exceptions, ça s’est toujours super bien passé.

 

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lire aussi sur salades article d’aout 2009

Delegué CONTI CGT : Thibault, « une racaille bonne qu’à calmer la base »


 

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lire : Fakir : Quand notre cœur fait « Boum ! » par François Ruffin

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LES CONTI : PREMIÈRE VICTOIRE CONTRE UN GOUVERNEMENT RANCUNIER

Au cas où les médias n’en causeraient point à la grande messe du 20 heures, nous sommes heureux de vous apprendre que les 6 Camarades de Continental CLAIROIX ont été condamnés aujourd’hui (05 02 10) à de simples peines d’amendes par la cour d’appel d’Amiens.

Petit retour en arrière pour les celles et ceussent qu’auraient pas suivi tous les épisodes : le 21 avril 2009, quelque 200 ouvriers de l’usine CONTINENTAL de Clairoix avaient laissé éclater leur colère dans les locaux de la sous-préfecture de Compiègne, après avoir appris le rejet par la justice de leur demande d’annulation du plan social touchant leur site.

La lutte des ouvriers de l’usine de Clairoix, ponctuée d’une trentaine de manifestations en quatre mois, s’était soldée par l’obtention de 50.000 euros d’indemnités de départ extralégales par salarié.

En première instance, ils avaient écopé de lourdes peines de prison avec sursis. Notre courageux Camarade, Xavier MATHIEU, figure emblématique de la lutte des "Conti", est sorti le poing levé du Palais de Justice, acclamé par une bonne centaine d’ouvriers et de manifestants.

Pourtant, un peu plus tôt l’avocat général avait requis des peines de deux à cinq mois de prison avec sursis, quasi-équivalentes aux peines prononcées en première instance le 1er septembre par le tribunal correctionnel de Compiègne.

Xavier a donc écopé d’une amende de 4 000 € et ses cinq copains de 2 000 € chacun.

« On considère ça comme une relaxe, on est heureux… . C’est la fierté de la classe ouvrière qui a été relaxée… Aujourd’hui on a quasiment obtenu ce qu’on était venu chercher » a déclaré Xavier.

L’avocate des "Conti", Me Marie-Laure Dufresne-Castets a toutefois déploré "une déclaration de culpabilité qui n’aurait pas du être", dénonçant un "véritable procès politique".

Il nous faut toutefois rester vigilant, car nul doute que le gouvernement, rancunier à l’égard du mouvement ouvrier et en particulier de celui des Conti, peut encore poursuivre nos Camarades au civil, une fois que l’État aura chiffré les dégâts pour demander des dommages et intérêts.

Voir en ligne : http://zec.blogs.letelegramme.com

 

 

 


source: http://salades-nicoises.net/spip.php?breve639
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