Maltraitances à Bayonne (64). Une directrice de maison de retraite mise en examen

Publié le par sphab/cgt & associés

Maltraitances à Bayonne (64).

Une directrice de maison de retraite mise en examen

De graves cas de maltraitances ont été mis au jour à Bayonne, dans une maison de retraite. L'établissement a été fermé sur décision préfectorale. La directrice, âgée de 70 ans, a été mise en examen pour "violences sur personnes vulnérables" et placée sous contrôle judiciaire.

 

>Un cas de maltraitance en maison de retraite jugé dans le Morbihan (février 2008)

 


Cette affaire qui vient d'être révélée met en lumière plusieurs cas de maltraitances graves dans une maison de retraite de Bayonne (64).

 

 La directrice de l'établissement en cause a été présentée cet après-midi à un juge d'instruction et mise en examen pour "violences sans interruption totale de travail (ITT) sur personnes vulnérables".

 

 Les victimes sont des personnes âgées pensionnaires de cette maison de retraite appelée "Les colombes". Une quinzaine de personnes y sont hébergées habituellement. Elles sont âgées de 80 à 95 ans.

 

Des "violences physiques"

 

C'est le parquet de Bayonne qui a diligenté une enquête auprès des services de police. Les agents y ont découvert des cas "manifestes de maltraitance à personnes âgées, de défaut d'hygiène et même de cas de violences physiques". La procureur de la République Anne Kayanakis a estimé que ces faits étaient assimilables à "des violences" commises sur "personnes vulnérables".

 

 Le ministère public s'est intéressé à l'établissement  après un signalement de maltraitance émanant d'une infirmière extérieure à la maison de retraite. Son témoignage était parvenu entre les mains des magistrats quelques jours auparavant.

 

"Deux résidentes attachées à leur lit"

 

 Les cas signalés doivent tous être "précisés par l'enquête en cours", indique le parquet de Bayonne. Lorsqu'ils sont arrivés sur place à 7 h du matin, les enquêteurs ont signalé que "deux résidentes étaient attachées à leur lit par des liens non encadrés par des prescriptions médicales".

 

 Des aliments et certains médicaments "ayant dépassé la date limite" ont été découverts, mais pour ce qui concerne la nourriture, le dépassement était de l'ordre d'un jour seulement, précise Anne Kayanakis.  Des cas de "bousculades et de manques de soins" ont été rapportés, "mais sans violences directes", a-t-elle ajouté.

 

La maison de retraite évacuée et fermée par le préfet.

 

 LCI rapporte le témoignage d'une infirmière qui raconte sa peur de dénoncer les pratiques qui avaient cours dans cette maison de retraite. Elle affirme aussi que la médecine du travail aurait déjà été avisées par le passé de cas de maltraitances.

 


 

  Le préfet des Pyrénées-Atlantiques a décidé de fermer l'établissement ce matin. Les services départementaux de la DDASS ont été chargés de trouver un relogement pour ses quinze pensionnaires, a indiqué la préfecture de Pau. Une cellule psychologique a été mise en place pour aider les familles.

 

Les soins assurés par des médecins libéraux

 

La maison de retraite Les Colombes, située à la périphérie de Bayonne, est un petit établissement privé qui n'assure officiellement que "l'hébergement" de ses pensionnaires, les soins étant assurés "à l'acte" par des médecins libéraux de la région, a indiqué la préfecture.

 

La DDASS "n'avait pas de mission de contrôle" sur cet établissement, qui n'a pas le statut d'établissement destiné aux "personnes agées dépendantes", a souligné la préfecture, tout en précisant que les pensionnaires de la maison de retraite Les Colombes se trouvent dans un "degré de dépendance important".

 

 Déjà dans le Morbihan

 

 Ce n'est pas le premier cas de maltraitances mis au jour au sein d'une maison de retraite. Le 27 mars 2008, un médecin morbihannais a été condamné par le tribunal correctionnel de Vannes à six mois de prison avec sursis à la suite de "violences volontaires" commises dans une résidence d'accueil pour personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer.

 

Le médecin morbihannais a usé de violences à l'égard de quatre octogénaires, notamment en les obligeant à se lever malgré leurs souffrances. Ces charges s'appuyaient sur 17 témoignages de personnels soignants.

 

"Un phénomène croissant"

 

 Le site Internet Santé Log ajoute ce soir que "la maltraitance envers les personnes âgées est un phénomène croissant".  "Ainsi, ces 3 dernières années, près de 1.000 signalements ont été reçus par les Directions départementales des Affaires sanitaires et sociales (DDASS), pour 960 000 personnes accueillies", écrit le site.


 


Les principaux cas de maltraitance signalés depuis 2001

Des cas de mauvais traitements envers des résidents de maisons de retraite, comme ceux ayant entraîné mercredi la mise en examen d'une directrice d'établissement à Bayonne, sont régulièrement signalés, malgré la multiplication des mesures contre la maltraitance.


30 octobre 2008: le parquet de Meaux (Seine-et-Marne) ouvre une information judiciaire pour violences volontaires contre personnes vulnérables après la révélation dans un reportage de maltraitances présumées dans une maison de retraite de Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux.    

 

27 juin 2007: deux infirmières d'une maison de retraite de Bendejun (Alpes-Maritimes) et l'ex-directeur, sont condamnés pour des mauvais traitements.    

24 mai 2007: le directeur et deux employés de la maison de retraite de Montmirail (Sarthe) sont mis en examen, soupçonnés d'avoir brutalisé, gavé ou secoué des pensionnaires et d'avoir tenu des propos humiliants.

 

2 avril 2007: l'ancienne directrice de la maison de retraite Château-Lamothe, à Saint-Médard-d'Eyrans (Gironde) est condamnée pour des mauvais traitements découverts en 2003.  

 

15 décembre 2006: le directeur et deux employées de la maison de retraite du Mont-Martin, à Gaillon (Eure), sont mis en examen pour des privations de nourriture et des gifles.  

 

6 décembre 2006: la gérante de la maison de retraite du Haras, à Marseille, est mise en examen pour des mauvais traitements présumés.  

 

4 décembre 2006: le directeur de la maison de retraite Les Lilas, à Carrières-sous-Poissy (Yvelines), est mis en examen après le décès suspect d'un résident.

 

23 septembre 2004: une aide-soignante et une infirmière d'une maison de retraite d'Arras sont incarcérées pour des violences ayant entraîné la mort d'une pensionnaire.  

 

15 avril 2004: la propriétaire d'une maison de retraite de Chelles (Seine-et-Marne) est incarcérée après la constatation de traitements indignes.

 

3 octobre 2001: l'ancienne directrice de la maison de retraite d'Audincourt (Doubs) et son mari aide-soignant sont mis en examen pour maltraitance commises jusqu'en novembre 2000. Ils seront condamnés en février 2005.

 

 


 La réaction de Nora Berra, secrétaire d'Etat aux Aînés

 


Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat aux Aînés, Nora Berra, a évoqué des "coups" et des "personnes attachées en permanence", ainsi que des "repas (...) commandés pour huit au lieu de 16".

 

Elle a également dénoncé "l'absence totale de compétence professionnelle de la direction" et des "tarifs prohibitifs au regard des prestations".

 

Nora Berra a demandé par ailleurs un recensement des maisons de retraite non agréées par les services de l'Etat pour accueillir des personnes dépendantes.



 

Articles publiés le mercredi 7 octobre 2009 à 17 heures 45 sur le site letelegramme.com

http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/maltraitances-a-bayonne-64-une-directrice-de-maison-de-retraite-mise-en-examen-07-10-2009-598385.php#



 

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T
<br /> ces faits et voies de fait sur personne agées sont intolérables, mais même dans les maison de retraite et longs séjours du secteur hospitalier, quand tu connais les conditions de travail des<br /> agents, n'y a t'il pas maltraitance institutionalisée?<br /> quand tu sais que le personnel n'a pas le temps de mettre les personnes peu mobiles sur les sanitaires et qu'elles sont affublées dés leur entrée ou presque de couches qui les irritent et les<br /> humilient, quand celles qui ne peuvent manger seules à cause de leur tremblements sont réduites au gavage, quand leur besoin d'écoute est remise à plus tard car il y a autre chose à faire... et la<br /> liste est encore longue<br /> le plus grand maltraiteur de personne agées n'est 'il pas l'état qui permet et implique ces maltraitances par la réduction des moyens et du personnel dans ses prpres institutions, quand il ne les<br /> supprime pas en renvoyant les familles vers les institutions privées!!!!<br /> <br /> <br />
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