Quimperlé (29)-Dialogue social impromptu au centre hospitalier
Quimperlé (29)
Dialogue social impromptu au centre hospitalier
Une bonne partie du personnel de l'hôpital a débrayé, hier après-midi, pour dénoncer les conditions de travail et une réunion du CHSCT a été interrompue, se transformant en un dialogue serré entre le directeur et les grévistes.
La réunion du CHSCT vient juste de débuter quand plusieurs dizaines de personnes s'engouffrent dans la salle avec l'assentiment de la CFDT et de la CGT.
Un représentant de chaque syndicat prend d'abord la parole pour dénoncer une «gestion à l'emporte-pièce», un «sous-effectif criant», une «nouvelle religion du chiffre»... Et le directeur Etienne Morel accepte alors la discussion... qui en réalité va durer près d'une heure et demie.
Ces échanges à fleurets mouchetés montrent très vite un malaise évident au sein du personnel de l'hôpital, et une bonne partie des problèmes va ainsi être mise sur la table: le manque de remplaçants, les dépassements d'horaires, les «astreintes» qui ne veulent pas dire leur nom (quand on peut être appelé chez soi, en plein week-end, pour pallier une absence au dernier moment)...
«Des filles craquent»
«A l'Ehpad (Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), dit l'une d'elles, des filles craquent, elles pleurent en travaillant». Et une autre de surenchérir : «Souvent, on n'a même pas le temps d'aller déjeuner».
Face à ce déluge de récriminations, Etienne Morel fait face en soulignant qu'il dirige l'établissement avec le maximum de pragmatisme.
Il n'omet pas de faire remarquer que l'ensemble des hôpitaux français, crise oblige, sont actuellement sous tension, et que les moyens financiers alloués à Quimperlé sont loin d'être extensibles. Et comme il se refuse à présenter des comptes en déficit, il se voit astreint à faire des choix.
Ceci dit, il rappelle que des avancées sociales ont pu être mises en oeuvre ces dernières années, et il cite par exemple les stagiairisations, ou encore le fait que cet été, le personnel a pu prendre trois semaines de congés d'affilée, ce qui est loin d'être la règle dans le reste du pays. Il reconnaît toutefois que bien des problèmes restent à régler.
Embauche d'infirmières
L'une de ses grandes priorités ? Les remplacements à Bois-Joly, qui devront être systématiques en cas d'absence; un sujet qui a provoqué bien des tensions avant l'été... Etienne Morel annonce également que l'hôpital va recruter début décembre treize ou quatorze nouvelles infirmières. «Ce sera un vrai ballon d'oxygène», dit-il.
Et puis, questionné par une salariée, il donne son accord pour que les quarts d'heure ou demi-heures supplémentaires de travail imprévu soient indemnisés d'une manière plus systématique, «sans pinailler».
Bref, hier après-midi, un vrai dialogue social s'est engagé, même si c'est de manière impromptue. Mais les représentants syndicaux se sont engagés à rester très vigilants.
Jean-Jacques Baudet
source: letelegramme.com (samedi 22 octobre 2011)